La e-cigarette : ouverture d'une consultation spécifique

01/10/2019

La e-cigarette est un appareil avec lequel on aspire une vapeur obtenue par l’échauffement d’un produit liquide, composé de glycérol (qui permet la production de vapeur) et / ou de propylène glycol, d’arômes (tabac, fruits, menthe…) et éventuellement de nicotine à des concentrations variables.

Inventée en Chine au début des années 2000, la cigarette électronique, aussi appelée vapoteuse, vaporette ou e-cigarette, a rapidement évolué, connaissant un essor mondial. Un peu partout, des magasins spécialisés ont vu le jour, présentant des produits variés aux designs séduisants.

Les industries du tabac ont rapidement compris les enjeux financiers de ce marché et ont développé leurs propres produits. À l’heure actuelle, nous en sommes à la 4e génération, avec un grand nombre de modèles, permettant notamment de régler le débit de vapeur.

Risques pour la santé
Au niveau toxicité, la cigarette électronique fonctionne sans combustion. Elle ne délivre donc ni goudrons ni CO (monoxyde de carbone), substances toxiques que l’on retrouve dans le tabac brûlé. Néanmoins, on pourrait retrouver dans la vapeur inhalée des faibles quantités de substances toxiques comme le formaldéhyde ou les nitrosamines, qui sont des impuretés du tabac extraites avec la nicotine.

À l’heure actuelle, on ne connait pas les effets à long terme sur la santé, mais sur base des dernières études, il semble que la vapoteuse soit nettement moins toxique que le tabac fumé. On n’a, jusqu’à présent, démontré aucun lien entre le vapotage et la survenue de cancers ou de maladies respiratoires telle la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Cependant, on ne peut pas exclure qu’il y ait des effets néfastes sur le long terme. Sur le plan cardio-vasculaire, les risques sont bien moindres qu’avec le tabac. Néanmoins, ils ne sont pas nuls si le liquide utilisé contient de la nicotine.

Dans son dernier rapport sur le tabagisme mondial publié en juillet 2019, l’OMS considère les cigarettes électroniques comme étant « incontestablement nocives », bien que « probablement moins toxiques que la cigarette », reconnaissant que « le niveau de risque associé aux SEAN (système électronique d’administration de nicotine) n’a pas été mesuré de manière concluante ».

Quant aux risques d'explosion et d'incendie souvent invoqués, ceux-ci ont tendance à être surestimés et exagérés. Un certain nombre de cas ont effectivement été rapportés dans la presse, mais le risque est similaire à celui des téléphones portables (les e-cigarettes contiennent des batteries lithium-ion qui peuvent surchauffer et exploser).

Utilisation
Chez les adolescents non-fumeurs, l’utilisation de la vaporette est controversée, car elle pourrait constituer une porte d’entrée vers le tabagisme. L’apparition de nouvelles générations d’e-cigarettes, telles que la « Juul » qui utilise des sels de nicotine au pouvoir addictif semblable à la nicotine fumée, constitue un risque supplémentaire qui inquiète les experts.

Par contre, la vape peut être un bon outil pour arrêter de fumer ou pour éviter de rechuter dans le tabagisme, à condition d’être utilisée à bon escient : il faut trouver le bon modèle, l’arôme qui convient, savoir quel taux de nicotine prendre, quel liquide choisir (ratio de propylène glycol et de glycérine végétale) et limiter son utilisation dans le temps.

Dès ce mois de septembre, le CHR Liège ouvrira des consultations spécifiques « e-cigarette » pour accompagner les personnes qui se posent des questions sur l’utilisation de la vape, qui souhaitent arrêter de fumer avec la cigarette électronique ou qui désirent se sevrer de celle-ci. Ces consultations, au même titre que les consultations d’aide au sevrage tabagique sont remboursées par la mutuelle.

Pour prendre rendez-vous : 04 321 79 50